14 avril 2013

La Chute

Mais comment l'être humain fait-il pour atteindre autant de raffinement et d'efficacité dans l'art, plus ou moins subtil, de s'auto-détruire?

Il faut concéder qu'il bénéficie de milliers d'années d'entraînement et d'expérience.

Mais pourquoi en arrive-t-il encore et toujours au même point, de se détruire, et d'emporter avec lui ce qu'il a de plus cher?

Je pense à cette fille, jeune et jolie, mariée à un homme doux, entourée d'amis qui ne demandent qu'à l'aider, et qui leur ment, les fuit, et s'empoisonne à grand renfort de médicaments.

Je pense à ce jeune homme, qui a la santé, un travail qui lui plaît, des collègues qui sont devenus ses amis, avec qui il passe une soirée arrosée avant de les frapper, les insulter, et de se noyer dans son alcool seul au bord d'un trottoir.

Je pense à ce père de famille, qui prend la route avec sa femme, ses enfants, et quelques verres de vin blanc, et qui se retrouve seul contre un arbre, au milieu des débris de son véhicule et de ses être chéris.

Je pense à cette fière matriarche, qui traîne une maladie alarmante pour ses proches, mais qui les insulte encore quand ils l'ont accompagnée se faire soigner, espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard.

Et tant d'autres...

Nous avons tous des images en tête, des noeuds au coeur à l'évocation de cette amère constatation: il semble que l'être humain tienne plus à la destruction qu'à la vie.

Peut-être qu'il aime souffrir?

Parce qu'au moins sa souffrance, si il la provoque, alors il a le sentiment de la contrôler.
La sienne, et aussi celle de ses proches.

Mais qu'est devenue la vie, pour qu'elle soit autant redoutée?

Ou qu'est devenu l'être humain?

Lequel des deux a chû?